La Chevêche d’Athéna

Avec ses yeux dorés, sa petite taille et ses mimiques amusantes, la chevêche d’Athéna laisse rarement insensible. 

Dans l’Antiquité grecque, la Chevêche d’Athéna était l’attribut d’Athéna, déesse de la Sagesse, dont elle est l’animal symbolique, c’est de la que lui vient son nom, elle est le symbole de la Connaissance (la sagesse mais aussi la science).

Carte d’identité

De la taille d’un merle, la Chevêche d’Athéna fait partie des rapaces nocturnes les plus petits de France. De couleur brun roux, elle est ponctuée de tâches crème à l’exception de sa gorge claire visible lorsque l’oiseau est dressé. A l’arrière de la nuque, elle présente un V blanchâtre.

  • Envergure : 60 cm
  • Longueur : 22 cm
  • Poids : Femelle : 200 g, mâle : 185 g.
  • Dimorphisme sexuel : Il n’est pas possible de différencier le mâle de la femelle grâce à leur plumage mais le mâle possède généralement une face blanche plus claire, et il est généralement plus petit que la femelle.
  • Voix : La chevêche possède vingt-deux cris et chants différents, dont les plus typiques sont poussés pendant la saison des amours.

Parade :

  • Durée de vie : 10-12 ans en milieu naturel et 18 ans en captivité.
  • Mue : La mue complète de la chevêche se déroule entre août et novembre.
  • Sédentaire.

Habitat

La Chevêche d’Athéna occupe une grande diversité d’habitats. Elle est intimement liée à des paysages qui tendent à disparaître en France : bocages avec haies d’arbres têtards, milieux ouverts, vieux vergers.

L’ensemble des habitats occupés par la Chevêche a pour point commun de présenter un climat peu rigoureux permettant le maintien de l’espèce en hiver avec notamment une abondance de proies disponibles. Ces habitats doivent aussi comporter des cavités pour la nidification, des perchoirs permettant à l’espèce de chasser à l’affût et doivent présenter une pression de prédation limitée sur les jeunes. La présence d’herbage à proximité des sites de nidification semble déterminante pour l’espèce. Elle reste fidèle au même logement d’année en année et peut même nicher dans des terriers de lapin.

Reproduction

Territoriale, la chevêche se reproduit dans une grande diversité de cavités. C’est une espèce monogame et un couple ne se défait que si l’un des partenaires disparaît. Le lieu de reproduction est proposé par le mâle et adopté par la femelle. Il varie énormément, allant de troncs d’arbres creux à des toits de granges ou diverses habitations. Les chevêches y logent de février à mai. La ponte a lieu en avril/mai (voire jusqu’à début juin dans certaines régions de France) de deux à cinq œufs blancs. Certains œufs peuvent ne pas éclore (pour diverses raisons : destruction, abandon de nid, œufs non fécondés, défaut de couvaison…). La femelle couve seule pendant 28 jours environ pendant lesquels le mâle assurera le nourrissage. 

Les jeunes sont nourris par les deux parents pendant les deux premières semaines, puis dépècent tout seuls les proies apportées au nid, s’envolent dès l’âge de cinq semaines et peuvent continuer à loger dans le lieu de reproduction des parents bien après leur départ. Ils seront à même de s’accoupler dès la prochaine saison de reproduction.

Régime alimentaire

La Chevêche d’Athéna chasse à l’affût depuis un perchoir ou en vol sur place et capture ses proies au sol. Son régime alimentaire varie en fonction des habitats, au cours des saisons et dépend également de la spécialisation de certains individus.
Il est composé principalement de 4 catégories : les micro-mammifères, les oiseaux, les insectes et les lombrics. Lorsque l’on regarde de plus près son régime alimentaire, on peut se rendre compte que les campagnols et mammifères en constituent plus de 80 %, complétés par des proies plus petites, telles les reptiles ou insectes (dans le Midi, les insectes représentent 80% de son régime au printemps et en été).
La chevêche a besoin de 50 à 80 g de nourriture par jour. Comme elle avale ses proies toute entières, son organisme doit faire une sélection naturelle durant la digestion et, ainsi, rejeter des pelotes de quelques centimètres contenant des éléments non comestibles (os, poils, etc.), appelées « pelotes de réjection ».

Agir en faveur de la Chevêche d’Athéna

Sauver la chevêche, c’est défendre un cadre de vie sain et favoriser une agriculture respectueuse. Elle apporte une aide aux agriculteurs, aux jardiniers en se nourrissant d’insectes et de petits mammifères qui eux-mêmes mangent cultures et légumes. Ce qu’on peut faire pour la voir encore longtemps dans nos campagnes :

        • Entretenir les arbres têtards et les arbres fruitiers,
        • Conserver et planter des haies,
        • Sauvegarder les arbres morts,
        • Maintenir des prairies naturelles,
        • Limiter autant que possible l’usage de pesticides,
        • Poser des nichoirs,
        • Installer des systèmes anti-noyade dans les abreuvoirs,
        • Réaliser des fauches différées,
        • Conserver des cavités dans les bâtiments.

Nous tenons à remercier Mr. Claude ABRY, membre du Groupe Chevêche 68, pour nous avoir fourni les photos et de précieuses informations !