Accueils semaine 22

Cette semaine fût intense par la venue de 20 accueils : 1 Hibou moyen duc, 1 Corneille noire, 2 Rouge-queues sp, 1 Poule soie, 1 Choucas des tours, 1 Mésange charbonnière, 5 Hérissons d’Europe, 1 Tourterelle turque, 1 Renard roux, 1 Martinet noir, 1 Pinson des arbres, 1 Pic épeiche, 1 Pipistrelle commune, 1 Pigeon voyageur, 1 Faucon crécerelle et une Bondrée apivore !

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Renardeau roux – bébé Hérisson d’Europe – Pinson des arbres

La Bondrée apivore (Pernis apivorus) est un rapace diurne d’une taille semblable à une Buse variable. Son iris est jaune ou orangé avec un bec sombre et des pattes jaunes. Sa coloration et les dessins de son plumage sont très variable d’un individu à l’autre, allant du très sombre à très pâle. Cependant, dans presque tous les cas, le dessous du corps et des ailes est ponctué plus ou moins densément de noir, les points étant alignés avec une régularité symétrique. En été ou lors de son hivernage africain, elle est essentiellement insectivore. Ses proies principales sont les larves, les pupes et les adultes d’hyménoptères sociaux (guêpes, abeilles, bourdons, frelons et également les frelons asiatiques), ainsi que la cire et le miel éventuellement trouvés dans les rayons de l’essaim. Le nid des insectes est détecté en suivant les adultes en vol jusqu’à l’emplacement de l’essaim. Les essaims souterrains sont déterrés, parfois sur 40 cm de profondeur, à l’aide de ses serres très fortes et recouvertes d’épaisses écailles, puis la bondrée apivore déchire les rayons avec son bec. La base du bec et le tour des yeux sont protégés des piqûres par des plumes raides à aspect écailleux ; les narines, étroites, empêchent la pénétration des insectes, de la terre ou de la cire dans les fosses nasales. Au printemps, alors que les essaims sont encore peu développés, ou lorsque les proies principales se font rares, la Bondrée apivore peut consommer d’autres insectes (sauterelles, coléoptères, chenilles…) mais aussi des araignées, des vers de terre, voire de petits vertébrés (grenouilles, squamates, mammifères, oisillons), ainsi que des œufs, des vers de terre ou des baies. Cette nourriture est généralement chassée à pieds ou cueillie au sol, la marche étant facilitée par ses serres modérément recourbées, contrairement à de nombreux rapaces.

La Bondrée est un grand migrateur, qui arrive en Europe tardivement et repart précocement, si bien que son séjour chez nous ne dure que quatre mois, ne lui laissant que le temps nécessaire pour nicher. Elle se retrouve dans la majeure partie de la France, excepté le bassin méditerranéen et la Corse ; elle est plus rare dans les régions côtières, et niche en montagne jusqu’à 1500 mètres au moins. Elle passe la plus grande partie de son existence dans la zone forestière d’Afrique tropicale. Quelques rares bondrées sont de retour en France dès avril, mais c’est en mai et début juin que culmine le passage migratoire. La migration inverse commence dès le mois d’août, pour atteindre son maximum en septembre. Seuls quelques individus sont encore observés en octobre, essentiellement des jeunes. En France, la récente enquête sur les rapaces nicheurs de France permet d’estimer la population de bondrées à 11 000-15 000 couples, soit plus du quart de la population totale d’Europe de l’Ouest. 

La Bondrée apivore ne semble pas avoir connu de régression de ses effectifs aussi importante que les autres rapaces. Sans doute son statut de migrateur, arrivant tard en Europe et repartant tôt vers l’Afrique, et sa discrétion, l’ont-ils mise à l’abri des tirs des chasseurs de rapaces avant sa protection, et des destructions illégales ensuite. La diminution des insectes du fait des insecticides pourrait avoir des conséquences à long terme sur la Bondrée. Enfin, elle est sensible à la destruction de son habitat (disparition du bocage).

La conservation de la Bondrée n’implique pas de mesures de gestion draconiennes. Il convient simplement d’être vigilant sur certains points :
– éviter la disparition du bocage et des haies vives,
– maintenir ou favoriser les clairières, les friches, les mares et les marais en bon état de conservation,
– conserver des mosaïques paysagères, alternance de milieux ouverts et de milieux forestiers, éviter les plantations monospécifiques denses, tout particulièrement de résineux par une diversification des essences et l’enrichissement des peuplements, notamment par la création d’îlots de feuillus,
– maintenir des forêts claires, en évitant les exploitations de printemps et d’été, et en gardant une proportion suffisante de futaie âgée,
– éviter les travaux forestiers entre le 1er mai et le 1er septembre autour du site de nidification,
– traiter tous les points dangereux sur les lignes électriques aériennes dans un rayon de 1 km autour de l’aire,
– éviter l’usage des pesticides en favorisant la signature de contrats spécifiques avec les exploitants.